DAVID HAUSS – SURENTRAÎNEMENT ET FATIGUE
Il est rare que les triathlètes échappent aux problèmes de surentraînement et de fatigue passagère, surtout à haut niveau.
David HAUSS nous parle son expérience.
PROPOS RECUEILLIS PAR GAËTAN LEFEVRE
Fin mai 2014, David HAUSS est à l’hôpital pour l’opération d’une pubalgie. Un peu de temps libre qui lui a permis de répondre aux questions
de SantéSportMagazine.
Vous venez de vous faire opérer d’une pubalgie. Comment s’est-elle déclarée ?
À la fin du mois de mai, j’ai subi une opération pour une blessure que je traînais depuis un certains temps. Une sorte de déchirure intramusculaire
plus qu’une pubalgie, mais située dans la même région. Lors de mes deux dernières courses l’année dernière effectuées sur un sol mouillé, j’ai senti un
déséquilibre musculaire au niveau de la symphyse pubienne mais aucune douleur. Plus tard, suite à la participation au Grand raid de la Réunion
dans son petit format de 80 km, «la Mascareigne», la douleur s’est déclarée. Depuis ce moment, il n’y pas vraiment eu d’amélioration. J’ai pu effectuer une
préparation foncière intéressante tout l’hiver mais après sept à huit mois de gêne, la douleur empirait et j’ai décidé de m’en occuper sérieusement.
Quelle a été la prise en charge ?
En relation avec ma fédération, j’ai tout d’abord effectué un check-up complet des dents car ce type de blessure peut trouver réponse dans la bouche.
Après avoir fait le nécessaire, j’ai effectué une IRM pour véritablement diagnostiquer le mal récurrent. De retour en métropole à Saint-Raphaël, muni des résultats,
j’ai rencontré un spécialiste au CERS qui a décidé d’opérer rapidement.
Quand allez-vous pouvoir reprendre l’entraînement ?
Je vais devoir observer cinq à six semaines de convalescence. Début juillet, j’entamerai un programme de rééducation pour une reprise effective
trois semaines plus tard. En tout, deux mois seront nécessaires pour reprendre l’entraînement. Mais il me faudra surtout consolider les chaînes musculaires
défaillantes qui sont, semble-t-il, à l’origine de cette blessure.
Vous êtes-vous déjà retrouvé en situation de surentraînement ?
Non, je ne me suis jamais retrouvé en situation de surentraînement, mais en surmenage assez souvent ! Je crois que la différence est proche mais
tout de même assez éloignée dans le sens où avant d’en arriver à ce stade, il faut vraiment s’acharner à l’entraînement et ne pas écouter les signaux
envoyés par le corps. Malheureusement, cela arrive dans des sports comme les nôtres où le volume de travail est prépondérant. Les sensations ressenties
doivent permettre de déceler les premières fatigues anormales afin d’éviter toute chute durable des performances.
Comment cette fatigue a-t-il été détecté ?
En 2006, lors de ma préparation hivernale, j’avais enchaîné des stages un peu partout, à la Réunion, à Saint-Raphael, etc., avec une grosse envie de réussir.
Dès que la saison a commencé, je ne mettais plus un pied devant l’autre car j’étais trop fatigué mentalement et physiquement. J’ai dû stopper ma saison
dès le mois de juin après des tests médicaux désastreux.
Quels en sont les symptômes ?
Dans la pratique professionnelle d’un sport aérobie, les heures d’entraînement sont bien souvent le seul repère dont on tient compte pour évaluer si oui
ou non l’entraînement se passe bien. Alors, le but est de toujours faire plus d’heures que la semaine précédente et bien que très motivé pour progresser,
on tombe vite dans une charge de travail trop excessive et répétitive. Le sommeil devient mauvais et l’alimentation inadaptée. Pour ma part, j’étais devenu
léthargique, sans aucune énergie positive, ne réussissant plus à réagir à des choses ou situations de la vie quotidienne. Mon humeur n’était plus au beau fixe.
Mon rythme cardiaque ne montait plus à l’effort, par conséquent, mes performances n’étaient plus ce qu’elles avaient été.
Quelle a-t-été la prise en charge ?
Dès lors que le repos ne parvient plus à endiguer ces phases de fatigue passagère, il convient de se tourner vers un spécialiste qui sera en mesure d’effectuer
des tests, tel qu’une prise de sang ou d’autres examens appropriés. C’est par ce biais que l’on m’a décelé une mononucléose. J’étais bien content, à ce
moment-là, de trouver une explication à mes tourments !