Le triathlète David Hauss a facilement remporté la Course du Tangue. Pas mal pour entamer une saison qui va l’emmener jusqu’aux Jeux de Londres.
Même sur la "réserve", David Hauss est au dessus du lot. Après deux semaines de stage intensif à la Plaine des Cafres, il avait fait le choix de s’aligner au départ d’une course du Tangue où il s’était déjà classé deux fois deuxième. L’idée ? Dégourdir des jambes rendues bien lourdes par un gros travail foncier. Rien de plus. Pas question, surtout, de jouer les kamikazes sur les portions techniques. Alors, le triathlète de l’équipe de France s’est offert un départ rapide sur la portion roulante, où il est quasi intouchable, histoire de pouvoir gérer ensuite. Le plan s’est déroulé sans accroc. Personne n’a vraiment tenté de le suivre. Et c’est seul que Hauss a entamé la montée vers le Piton Textor. Gros soleil, grosse ambiance, grosse affluence. L’Avironnais s’est régalé. Il sourit : "Même si je n’en faisais absolument pas une priorité, c’est sympa de gagner ici. J’ai fais de gros entraînements ces derniers jours. Je ne savais pas trop si les jambes allaient bien répondre".
En tête au Piton Textor, avec une petite minute d’avance au moment d’entamer la descente, David Hauss a été prudent. Au point d’être rejoint par Fabrice Hoarau. "Il est bien revenu sur moi en descendant vite", raconte l’homme fort de la matinée contraint à ré-accélérer dans le final à la faveur d’une portion plus roulante. "Même si David est parti vite, je l’ai toujours eu en point de mire. J’ai tout donné dans la descente mais ça n’a pas suffit", raconte Fabrice Hoareau. Le Cafri-Plainois de "Ti-Canda", qui évoluait à domicile, se contente largement de sa belle deuxième place. Il dit : "Il n’y a rien à dire, il était vraiment plus fort. C’est le niveau au dessus. Deuxième, ça me va très bien".
L’appel de Londres
Dans moins d’un mois, David Hauss s’envolera pour la Nouvelle-Zélande, cadre d’un nouveau gros stage. La suite, ce sera l’Australie et les premières épreuves de Coupe du Monde de triathlon en mars. C’est le moment des voeux. Ce qu’on peut lui souhaiter ? Il n’hésite pas beaucoup : "Surtout, ne pas me blesser. Arriver à Londres, dans quelques mois, avec une préparation optimale, ce serait déjà très bien. Après ? On verra bien...", sourit malicieusement celui qui aura de belles chances de médaille olympique dans les rues de Londres en août prochain. En attendant, il savoure. Il profite de ces instants passés à la "maison". "C’est clair, c’est le genre de rendez-vous où je prend beaucoup plaisir. Je suis toujours bien accueilli ici. On m’encourage beaucoup. C’est sympa", confirme le triathlète dont la cote de popularité est au maximum. Ils seront nombreux les Réunionnais devant leur écran de télé le 7 août prochain. La petite histoire retiendra que sa saison avait commencé ici. Sous le soleil et sur les sentiers du majestueux massif du Volcan. David Hauss s’apprête à vivre les quelques mois les plus excitants de sa carrière. Bonne route !
Lukas Garcia
Mélanie, comme chez elle
FÉMININES - Le clan "Hauss" a décidément de sacrés atouts dans son jeu. Quand David gagne chez les hommes, c’est sa compagne Mélanie Annaheim qui s’impose chez les féminines quelques minutes plus tard. "Ça fait deux ans que je vois David courir ici. J’ai voulu essayer moi aussi", explique t-elle. Le résultat ? Une folle matinée pour la Suissesse, elle aussi triathlète de niveau international. "C’était la première fois que je courrais en montagne, la première fois que je courrais plus de vingt kilomètres en compétition et la première fois que je courrais plus de cent kilomètres dans une seule semaine, sourit-elle, exténuée sur la ligne d’arrivée, "vous comprenez que je sois vraiment vraiment fatiguée".
En plus de ces nombreux baptêmes, Mélanie Annaheim s’est offert une belle chute sur une racine bien cachée. C’est le métier de "traileuse" qui rentre. Mais surtout pas de quoi la fâcher. Elle dit : "J’ai passé un très bon moment. Bien sûr, c’était dur. Mais pas rapport à un triathlon international, l’ambiance est vraiment différente. J’ai pu prendre le temps de partager un peu avec les autres coureurs et d’apprécier les fabuleux paysages". Pour la victoire finale, il n’y a pas eu beaucoup de suspense. La Suissesse était déjà en tête au Piton Textor. Les efforts d’Isabelle Roux dans la descente n’ont pas suffit.
Comme David Hauss, Mélanie Annaheim sera de l’aventure olympique à Londres. "Disons plutôt que c’est fait à 90 %", corrige t-elle, "en terminant troisième à Pékin en 2011, j’ai fais une grosse partie du travail. Maintenant, il faut que je termine au moins une fois dans le top 15 d’une manche du championnat du monde pour valider mon billet. Ça devrait le faire" .