David HAUSS raconté par son père

David Hauss raconté par son père   oct17

David Hauss raconté par son père


- Continuons à approfondir les relations Père-Fils.  Parlez-nous de vos rapports sur le plan sportif avec David. Est-il plus facile ou plus difficile d’être l’entraîneur de son fils ?

« Dans l’entraînement à proprement parler, ce n’est ni plus dur ni plus facile.

Pour être dans l’élite mondiale et espérer y gagner des courses, cela implique un certain niveau de pratique. Pour être à ce niveau de pratique il faut travailler et souvent travailler (très) dur. Par exemple avec des temps de passage précis, une certaine puissance à soutenir en vélo, ou bien  un nombre de coup de bras par bassin a effectué dans un temps donné, ça c’est un peu comme des maths. Il n’y a pas de sentiment à avoir. Un et un ça fait deux pas trois , et par conséquent 4’00 au 1500 c’est pas 4’10.  Après bien sûr, il faut aussi analyser le pourquoi du 4’10. Si ce sont les conditions extérieures, la charge de travail, etc… mais en gros c’est ça.

 

Pas de sentiments !


David ne m’a pas demandé de travailler pas avec lui pour que je fasse des sentiments.

Je suis persuadé qu’un bon entraîneur ne doit pas être directif mais il doit savoir être à l’écoute de ses athlètes pour pouvoir imposer ces idées. Nous avons déterminé ensemble, une ligne de conduite à tenir pour aller à un endroit précis. Mon « boulot » est de rester le plus possible sur cette ligne.
C’est en revanche très différent lorsqu’il y a des compétitions. Je passe très vite d’un rôle à l’autre.

Par exemple, lors d’une étape des WCS (les épreuves du Championnat du monde de triathlon), que je regarde sur internet car j’ai rarement l’occasion de me déplacer,  j’essaie de tout analyser en fonction de comment il a nagé, qui est dans le groupe,  les écarts, les attitudes des uns et des autres par rapport à lui, aux conditions de course etc.  Là c’est encore l’entraineur qui s’impose.

Mais une fois la course terminée, et quel que soit le résultat, (encore plus s’il y a un résultat), c’est toujours la fierté du père qui voit son fils faire quelque chose de bien (ou rater sa course)… Puis tout de suite après l’entraîneur reprend le dessus pour savoir comment faire encore mieux et se remettre en question pour avancer encore.
L’intérêt, si on peut le dire comme ça (car un intérêt rapporte toujours quelque chose à quelqu’un), d’être le père de son athlète, c’est aussi dans les moments de blues ou dans les périodes de moins bien. J’arrive certainement à les anticiper plus vite car je le connais bien et sur simplement des intonations de voix je suis capable de dire si ça va ou pas. Cela permet d’être réactif un peu plus vite.
Par exemple, quand on fait des séries ensemble (je veux dire quand je le suis en vélo avec le chrono et que lui il court !) un regard suffit pour me faire comprendre si la fatigue est normale, due à la somme de travail, ou plus profonde et qu’il faut raccourcir, changer ou stopper la série.

Comme je le disais plus haut, un et un ça fait deux mais si pour faire deux on fait 4×0,5 ça peut marcher aussi… ADAPTATION. »

- Et quand Papa-entraîneur n’est pas d’accord avec Fils-champion…

« Il nous arrive très rarement d’avoir des points de désaccord. Je suis assez optimiste et ouvert à tout. Si je ne suis pas d’accord avec une de ses décisions, je tache de lui donner et de lui faire comprendre ma position ou mon point de vue. Et à moins de rentrer directement dans un mur, je laisse souvent faire les choses sans les brusquer, en lui laissant le libre arbitre. Si ce qu’il entreprend de faire va dans le sens de la marche, il n’y a en général aucun problème.
De manière générale, on est quand même des grands garçons qui se connaissent depuis pas mal de temps maintenant. On sait tous les deux où on veut aller et on va toujours dans la direction de notre objectif. »- Tout semble parfait dans la vie de la famille Hauss. L’arrivée et l’installation sur l’Ile de la Réunion a été profitable à tous. Bien sûr, les pépins ne les ont pas épargnés, à commencer par le tristement célèbre chikungunya. Maintenant, David doit encore progresser, s’il veut arriver sur le podium des J.O., car cette fois, il devra le faire ‘pour de vrai’ et sans perdre le plaisir de ses jeux d’enfant. Le bonheur dépendra d’une poignée de secondes…

Dans le monde d’aujourd’hui, les enfants de sexe masculin ont surtout un rêve, celui de devenir footballeur professionnel. Pour l’amour du jeu ? Parfois. Pour l’argent ? Plus souvent !

Mais il y a aussi d’autres sports où l’argent n’est pas si abondant et où le plaisir passe comme une récompense après des milliers d’heures d’entraînement, de sacrifice et de souffrance. Ce sont des sports olympiques dont on parle une fois tous les quatre ans… en cas de médaille française.

Parmi ces sports, il y en a un que l’on qualifiera de plus nouveau, de plus moderne, voire de plus symbolique et à l’image des héros de l’antiquité. Ce sport, c’est le triathlon. Qu’est-ce que le triathlon ?

Comme son nom l’indique, il regroupe trois disciplines. Trois disciplines de base qui permettent à l’homme de se déplacer sur la terre ferme ou dans l’eau : la course, le vélo et la natation. Dans sa version olympique, il faut enchaîner : 1500 mètres à la nage, puis 40 km à vélo et enfin 10 km à pied. Comptez environ deux heures d’effort pour les meilleurs que l’on compare aisément à des super hommes ou des demi-dieux.

Parmi eux, un français, déjà qualifié pour les J.O. de Londres en 2012 : David Hauss. Pour parler de lui, nous avons rencontré son père. Cet article ne répondra pas aux standards de l’article sur le sportif et ses performances, mais sur la naissance d’une passion sur les ormes d’un père. Joël Hauss, lui-même sportif et qui est devenu naturellement l’entraîneur de son champion de fils.

(Cette introduction est un extrait de l’article « L’opinion et la fierté d’un père ou l’histoire de Joël et David Hauss » publié sur le blog des auteurs, MoreThanWords.fr)

Espoir ’84

- Comment devient-on l’entraîneur de son propre fils ? J’imagine qu’il ne suffit pas d’être le père d’un sportif pour devenir son entraîneur. Quel est votre passé en tant que sportif ?

« Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours fait (et voulu faire) du sport. Pratiquement tous les sports. J’ai commencé à me spécialiser vers l’âge de 10/11 ans, peut-être même…12 ans ! »

- Joël hésite, il fouille dans ses souvenirs d’enfance.

« C’était au moment où j’ai arrêté d’être assidu à l’école !
Puis 2 ans plus tard, j’ai lâché.  J’ai 13 ans et ma mère me met en apprentissage d’électricité.  Je passe mon CAP à 17 ans.
J’ai fait alors de la lutte et ça a duré un peu plus de 13 ans.
Lorsque j’ai arrêté l’école vers la fin des années soixante-dix, j’étais ce qui s’appelait alors « espoir ’84″. Cela désignait les athlètes qui avaient le potentiel pour aller aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984. Aujourd’hui, on dit PO (potentiel olympique). »

David Hauss raconté par son père  

 

De la lutte à la planche à voile

- Mais le rêve passe, n’est-ce pas ?

« Contrairement à bon nombre de mes camarades qui étaient dans des centres d’entrainements (à l’époque sport étude de Font Romeu ou du Creps, ), moi je devais bosser pour vivre. Je me suis assez vite rendu compte qu’à cause de mon job, je ne pouvais pas lutter (c’est le cas de le dire) avec les meilleurs.
J’ai ensuite fait des petits boulots. Entre autres, je donnais des cours d’aérobic (merci Véronique et Davina) dans plusieurs salles de gym de Paris.
Vers la fin des années 80, j’ai aussi découvert un nouveau truc qui arrivait : La planche à voile.
J’ai vite accroché. Ma condition physique et ma force de lutteur m’ont aidé et j’ai très vite progressé.
Tout en habitant à Paris, je partais presque tous les week ends au bord de la mer pour « faire du wind ». A tel point qu’en deux ans je ne faisais plus que ça. Je bossais pour une marque de sportswear associé au surf, je vendais du matos de wind, des planches, des combis. Bref j’étais dedans jusqu’au cou.
Je voyageais également beaucoup pour assouvir ma passion.  Les Canaries, le Portugal, La Barbade… des lieux qui font rêver, des paradis pour un surfeur. C’est le cafard assuré quand on rentre à Paris. On déprime vraiment. »

  - 
De Saint-Denis à Saint-Denis


- Et puis un beau jour…

« un ami windsurfer part à la Réunion monter une affaire. Il m’y invite pour faire l’installation électrique du resto qu’il vient de reprendre.. j’y vais et je ne repars plus. Ou presque. Je rentre du moins je rentre à Paris pour tout bazarder et repartir vivre à la Réunion avec ma femme, mes enfants et les bagages. David et sa soeur ont alors juste 2 ans.
Je passe de St Denis dans le 93 à St Denis dans le 974…à la Réunion.
Je découvre une nouvelle vie, avec une VRAI qualité de vie. Je navigue pratiquement tous les jours, je vais surfer le matin avant d’aller bosser et je cours encore un peu les jours ou je peux rien faire d’autre. La vie n’est faite que pour les activité de plein air. Il ne pleut jamais. J’habite alors à St Gilles a 50 mètre de la plage. »

Je découvre un truc complètement fou !


- Et un autre matin…

« alors qu’il n’y a ni vent, ni vague, je décide d’aller voir le départ d’un truc qui a l’air complètement fou. Des mecs partis pour nager 4 km en pleine mer, faire plus ou moins le tour de l’ile en vélo et finir par 32 km de course à pieds. Un Triathlon.
Il y avait des pointures dont j’ignorais l’existence jusqu’alors. Des Américains (Allen), des français (Cordier, Retrain, Houzeaux), des allemands (Ashmoneït) et puis un ou deux copain réunionnais. »

- Le soir du même jour…

« je décide de faire un peu d’escalade. Sur le retour, encore éreinté par mes efforts, je croise un de mes copains du matin qui tentait tant bien que mal de terminer le triathlon. Il était juste devant la voiture balai. Il a encore 10 kilomètres à courir. Je décide de les faire avec lui. Je suis pieds nus mais tans pis. Là, en chemin il me raconte sa journée.
A l’arrivée, je me dis que l’année prochaine je fais cette épreuve ! Pourtant, je ne nage pas  suffisamment bien pour faire une telle distance, je n’ai pas de vélo et il faudra bien que je m’entraîne pour digérer 150 bornes de vélo en passant un col à 1800 mètres d’altitude. Ce n’est pas tout, je n’imaginais pas un seul instant qu’on pouvait ne serait-ce que marcher après avoir fait tout ça ! Mais c’était décidé, l’année d’après j’y serai moi aussi. »

Entraîneur


- Et l’année d’après…

« heureusement pour moi et malheureusement pour l’épreuve et la Réunion, 88 était la dernière édition du Triathlon des Cîmes.
Je prends quand même ma première licence de triathlon en 89.
Cette année là, Je m’engage dans 3 triathlons A (maintenant on dit CD).
Honorable en Natation, très moyen en vélo et vraiment mauvais à pieds : le bilan n’est pas fameux.  Je me repose sur ma grosse condition physique que je n’ai toujours pas trop perdu et je me dis que j’ai vu comment c’était et que l’année prochaine je vais m’entrainer sérieusement pour ça.

  Je commence à m’intéresser à l’entraînement. D’autant plus qu’a cette époque comme je joue aussi au rugby. Je suis en charge de la préparation des joueurs qui sont tous des surfeurs recrutés ça et là. En plus, ces gars étaient bien meilleurs au rougail saucisse et à la bière qu’au cadrage débordement ou à la percée dans l’axe. Bref y’a du boulot… »

- De retour sur les bancs d’école et autres mésaventures…

« Côté triathlon, les années passent, je parviens à me hisser dans les 5/10 meilleurs régionaux sur Cd et longue distance. J’ai fait 3 Ironman, Nice, plusieurs fois le triathlon de la Réunion MD.
Je passe le Beesan à 37 ans après avoir quitté l’école à 13 ans et je suis obligé de prendre des cours de Français pour pouvoir faire une rédaction ou une note de synthèse avec plus de français que d’argot à l’intérieur.
L’entraînement et la préparation physique sont devenus mes nouvelles passions.
J’ai arrêté de faire du wind, car entre les blessures dues au corail ou les épines d’oursins dans les pieds, je ne pouvais plus courir « normalement ».
Après avoir été classé deuxième du championnat de la Réunion de Rugby tous le groupe s’est dissous (arrêt, mutation dans un autre club, etc,..) En 2005, je suis trés gravement affecté par le chikungunya. »

L’entraîneur de David


- Et le relais passe au «petit» David…

« Le « petit » David qui a bien grandi lui aussi dans le monde du triathlon attrape une mononucléose en 2006. Il revient à la Réunion pour se reposer et être parmi nous.
Moi, je me remets doucement de mon « Chik » et m’astreint à me remettre en forme… et naturellement, mon fils me suit. Il fait de la PPG avec moi, on refait du vélo tous les deux (c’était l’époque où je pouvais accélérer et le laisser encore sur place), on va courir. et on discute beaucoup. De sa carrière, de ses entraînements, etc.
Trop court, il ne sera pas Jeux de Pékin mais il a le regard tourné vers 2012.  Tout aussi naturellement, il me demande si je veux l’entraîner…ce que j’accepte de faire.

  J’avais une idée assez précise de ce qu’il fallait qu’il fasse pour progresser. Il m’a fait confiance et ça dur depuis déjà 5 ans avec je l’espère l’occasion de participer à ses côtés, au rêve de tous les sportifs de haut niveau. remporter une médaille Olympique.

Est-ce le hasard, l’âge, la conséquence de la maladie ou de toutes ces années à tirer sur la machine,ou tout ça à la fois,  mais je commence à faire de la fibrilation à l’effort. Si bien que je ne peux plus rien faire. En tout cas ne plus rien programmer. Je suis en forme c’est déjà bien.
Tant mieux car j’ai besoin de beaucoup d’énergie, au quotidien et même à 12000 km de chez moi, pour avoir la chance et le privilège d’être l’entraîneur de David Hauss.
Quant a être son père, il n’a pas le choix. Et là, C’est lui qui a de la chance et du privilège ! »David Hauss raconté par son père – Part 2   

 - Quand et comment avez-vous compris que David avait des qualités

pour devenir un sportif de haut niveau ?

« Quelque soit le sport concerné, je ne pense pas qu’il y ait un point précis, ou un instant T pour dire qu’untel ou une telle sera ou ne sera pas un sportif ou sportive de haut niveau.
Si on fait de sa discipline sportive une priorité, que l’on y met toute son énergie, beaucoup d’abnégation et une détermination à toute épreuve, je pense que beaucoup pourrait y arriver.

C’est certain qu’il faut du talent dans la discipline concerné, un mental un peu hors norme pour savoir gérer le stress de certaines séances d’entraînement, des compétitions ou de certains enjeux, ne pas être fragile physiquement, surtout dans le triathlon, car les blessures sont interdites si l’on veut supporter le poids des entraînements ! »

- Heureusement que Joël nous a précisé que beaucoup pourrait y arriver ! J’émets un sympathique doute sur cette remarque !

« Trouver la bonne discipline. Celle qui convienne précisément pour développer des capacités qui font qu’il sera le meilleur dans celle-ci.
Il est probable qu’un sportif anonyme qui fait du sport pour se sentir bien, aurait, s’il avait connu une autre discipline que celle qu’il pratique, pu y briller et développer des talents qui le mette en avant dans cette discipline

  Il faut également être suffisamment bien encadré, pour expliquer une technique, une attitude, ne pas vouloir aller trop vite pour progresser…

Ne pas chercher à gagner à tout prix et donner du temps au temps. »

 

Son jeu préféré quand il était petit ? Les Jeux Olympiques ! 

 

- Et David, à quoi jouait-il quand il était petit ?

« En ce qui concerne David, du plus loin que je me souvienne, il a toujours voulu participer aux Jeux Olympiques. En somme, être un sportif de haut niveau.
Petit avec ses copains, il jouait donc… aux Jeux Olympiques !!
Il accumulait les longueurs de bassin dans une piscine de 10 mètres, il n’arrêtait pas de faire des aller-retour le long du chemin de 200 mètres qui menait jusqu’à la maison. Soit en vélo, soit en courant.
Et lorsqu’il arrivait (forcément premier, ses copains ayant jeter l’éponge à la 83ème longueur de piscine ou au 37ème tour de course à pieds), sa soeur lui remettait officiellement sa 23ème médaille d’or de la journée. Il s’entraînait déjà en jouant.
Toutes ces années ont donc mis en place une certaine vision des choses. C’est cette vision qui l’a guidée vers son but.
Le fait d’être sportif professionnel, d’avoir un projet sportif comme le sien fait que rapidement j’ai compris qu’il était un sportif de haut niveau.
Mais ce n’est pas le but. Le but c’est être le meilleur des sportifs de haut niveau… mais c’est la même chose pour tous les autres concurrents qui s’alignent sur le ligne de départ, non ? »

- Tout semble parfait dans la vie de la famille Hauss. L’arrivée et l’installation sur l’Ile de la Réunion a été profitable à tous. Bien sûr, les pépins ne les ont pas épargnés, à commencer par le tristement célèbre chikungunya. Maintenant, David doit encore progresser, s’il veut arriver sur le podium des J.O., car cette fois, il devra le faire ‘pour de vrai’ et sans perdre le plaisir de ses jeux d’enfant. Le bonheur dépendra d’une poignée de secondes…

PHOTO DU TRIATHLETE FRANCAIS DAVID HAUSS

« Lorsque l’on voit les résultats des dernières grandes épreuves internationales regroupant l’élite mondiale, il n’y a qu’une poignée de secondes qui sépare les 10 premiers du podium.
On sait maintenant que le triathlon sur distance Olympique peut se perdre en natation mais se gagne à pieds. A Londres, pour être champion olympique il faudra

vraisemblablement courir en moins de 30 minutes sur les 10 km.

Il est ensuite évident en analysant les courses et ensuite en regardant les résultats de David que cette poignée de seconde il va falloir aller la chercher à pieds. D’autant plus que souvent, il la laisse filer en toute fin de parcours. Il lui manque 1,5/2km pour finir à l’emballage final.

Cette poignée de seconde, elle est dans les jambes mais aussi dans la tête.

En 2007 lorsque nous avons commencé ensemble, l’objectif était d’arriver à courir vite. Cet objectif est en passe d’être atteint. Maintenant il reste un peu plus d’un an avant les Jeux pour arriver à courir vite… pendant longtemps !
Pour ça il y a plusieurs pistes possibles. Ce peut être de poser le vélo plus frais de façon à entamer le moins possible le capitale vitesse/endurance course. Donc de travailler la partie cycliste. Depuis un an nous y travaillons et c’est là, je pense qu’il avait le plus de progrès à faire et qu’il en a fait le plus. C’est une piste mais il y en a d’autres.
En dehors de tout élément technique ou physiologique, je reste persuadé que la clé de sa progression, c’est David qui la détient.
Elle est dans sa tête.
Je suis persuadé que lorsqu’il aura vraiment pris confiance en lui, conscience en ses possibilités et sur ce qu’il est capable de faire.  Alors… »

- il sera champion olympique, en tout cas, on vous le souhaite de tout coeur. Je trouve cette relation entre un père et son fils très touchante. Seulement pour l’exemple donné, le couple Hauss mériterait ce titre. David a aussi d’excellentes relations avec son entourage. Il semble être très proche de son public, des fans et de son « île ». Notamment en s’investissant dans les nouveaux médias et en étant présent avec les blogs, sites web, twitter, facebook.

« David et effectivement très proche de son Ile et de sa famille. C’est un tout qui fait partie de son équilibre.

Il faut comprendre :

La Réunion peut être considérée comme un grand village où tout le monde se connaît plus ou moins selon les régions (nord, sud).

La presse en générale, est un acteur important de la vie réunionnaise. Par exemple, 2 fois par jour il y a, sur une des radios locales, des avis de décès. Cela pour avertir tout un chacun de la disparition d’un proche, parent ou amis. Ce qui montre bien l’importance des ramifications qui existent entre tous ses habitants.

Les médias donc, s’intéressent à David depuis le début de son aventure. D’abord chez les jeunes ici, puis à ses débuts en métropole, et maintenant comme étant un de « ses enfants » en passe de représenter la France (et donc la Réunion) aux Jeux Olympiques.

Beaucoup le connaissent et bon nombre ont l’impression de le connaître sans l’avoir jamais vu.

L’éducation qu’il a reçu (là je me redresse de fierté), et la simplicité de David fait qu’il reste très cordial avec tout le monde et donc très sympathique aux yeux de tous. Quelque part très proche.

S’investir comme il le fait dans les nouveaux médias ? Oui c’est une évolution normale du sport moderne.

David Hauss raconté par son père – Part 3 

 Les athlètes professionnels gagnent de l’argent (dans le triathlon, ce serait plutôt… ils essayent) avec des sponsors, parce qu’il sont vus, connus, reconnus.

Des sociétés gagnent de l’argent en se servant de leurs images. Plus ils se font voir, plus les gens peuvent s’identifier à eux, veulent le même matériel, la même coupe de cheveux (non pas les cheveux c’est un mauvais exemple :) ), etc.
Et donc logiquement, plus ils apparaissent, plus ils gagnent de l’argent. Encore que là, on est dans le domaine du sport de haut niveau et c’est vrai : il faut des résultats.
Maintenant, il y a bien des mecs (ou des filles) qui ne font strictement rien et dont on parle sans arrêt (le contraire est malheureusement vrai. Des gens qui donnent jusqu’à leur propre vie pour les autres et dont on ne parle pas et qui finissent dans la misère. Mais c’est la vie ma pov’Lucette)

Le triathlon est un sport jeune, il est encore difficile de faire comprendre au grand public le fait qu’il existe une multitude de distance avec à chaque fois un champion du monde de la distance.

Dans l’image des gens cela reste le sport où les mecs finissent en franchissant la ligne d’arrivée en rampant. Et même s’il s’est très largement démocratisé pour les initiés, c’est une image encore très tenace dans la vision des gens.

Il est donc logique, qu’en terme d’argent, ou de retombées médiatiques, que nous restions loin, très loin de ce qui se passe dans d’autre sports plus populaires. Si David (ou un autre d’ailleurs) peut être le précurseur d’une nouvelle façon de voir le triathlon, de le « démocratiser » et donc de le dédramatiser, aidant à le rendre plus lisible alors il peut se servir de tous les médias qu’il désire. »

Propos recueillis par Denis Gentile

A lire du même auteur : « L’opinion et la fierté d’un père ou l’histoire de Joël et David Hauss » publié sur le blog des auteurs, MoreThanWords.fr)

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